Face à face dans une ruelle... {Pv}

Alicia longeait la grande rue qui provenait du fin fond de la vieille ville. La jeune femme accéléra le pas, pas vraiment rassurée. Elle avait hésité à venir ici, mais l'appel de l'argent avait été le plus fort... On l'avait appelé dans le but de passer de la drogue en échange d'un petit paquet d'argent. La jeune femme avait vraiment besoin de sous. Sa fille avait des besoins, comme tous les autres enfants et c'était à elle d'y faire face. A elle seule, toutes les deux n'avaient pas de famille... Les premiers jours, elle avait hésité à faire ce genre de petits boulots, puis après tout, ceux qui voulaient prendre de la drogue, tant pis pour eux, elle, elle ne faisait que dealer...
Il était environ 1h du matin et elle venait de faire son sale boulot. Maintenant, dans sa poche, il y avait une centaine de dollar. Assez pour tenir une petite semaine... Il lui tardait maintenant de rentrer retrouver son enfant. Alicia regardait nerveusement autour d'elle, s'attendant à tomber sur un voleur, un pilleur, un malfrat ou autre. Elle sursauta quand un rat surgit et la frôla.
Soudain, elle ressentit une sensation tout à fait caractéristique et qu'elle connaissait bien. Un petit piquement commença à la nuque et un petit frisson lui parcourut l'échine. Elle sentit bientôt un vague d'énergie passer à travers tout son corps. La jeune femme s'arrêta. Cette sensation signifiait tout simplement qu'il y avait un mutant dans les parages et qu'elle était en train de s'approprier son pouvoir... Elle n'avait aucune idée du pouvoir que c'était, mais ce dont elle était sûre, c'était qu'il était puissant, très puissant, beaucoup trop puissant pour elle... Une douleur lui vrilla le crâne et elle ferma les yeux pour accuser le coup. Prudente, elle se tourna ensuite et regarda autour d'elle en disant à voix haute :

Sortez ! Je sais que vous êtes là !

La jeune femme scruta la pénombre. Il était là, tapie dans l'ombre, elle le sentait, elle le savait... Elle tenta de comprendre de qu'elle pouvoir il s'agissait mais pour le moment, rien en vint. Si elle avait eu affaire à un mutant psionic, elle aurait pu lire des pensées ou quelque chose en elle aurait changé, elle aurait surement ressentit les choses différemment. Si ça avait été un mutant organique, ce n'était pas non plus un organique puisqu'elle ne se sentait pas devenir plus forte. C'était donc probablement un molléculaire...

Comme c’était le cas depuis qu’il était le grand manitou de la cellule terroriste des Parasites, Stephane avait tendance à être coincé derrière un bureau à longueur de journées. C’était confortable, certes, mais le mutant avait besoin de liberté, et surtout de bouger, partout, tout le temps. Son pouvoir de téléporteur avait surêment quelque chose à voir là dedans…
Toujours était-il que s’il voulait se remuer et laisser libre cours à sa frénésie de mouvement, c’était la nuit, quand il avait quitté l’agence, qu’il pouvait enfin se laisser aller. Il avait alors pris l’habitude de se rendre dans les ruelles les plus sordides et surtout les plus enfoncées dans les profondeurs de la ville, là où les militaires ne se rendaient jamais.
Ce soir n’échappait pas à la règle. Stephane s’était propulsé de ruelles désertes en ruelles désertes, disparaissant, réapparaissant, défiant toutes les lois basiques de la physique. Ivre de liberté et de vitesse, il finit par ralentir la cadence lorsqu’il aperçut au loin une présence humaine. Sans pouvoir en distinguer plus à cette distance, Stephane savait pourtant d’avance que cette personne devait forcément chercher les ennuis, personne ne s’aventurait ici par pur plaisir… mis à part les détraqués dans son genre, évidemment.
Intrigué, il voulu se rapprocher. Une demi seconde plus tard, c’était fait : il s’était téléporté dans un renfoncement sombre, tout près de la jeune femme. Il la détailla du regard et reconstitua immédiatement les raisons de sa présence : c’était une dealeuse. Elle n’avait pas le profil de l’emploi, mais il était mieux placé que quiconque pour savoir qu’il ne fallait pas se fier aux apparences : il en était même la preuve vivante.
Soudain, la jeune femme sembla prise d’une migraine atroce. De plus en plus intrigué, Stephane arqua un sourcil. Il ne se sentait lui-même plus très bien, alors qu’il était au mieux de sa forme quelques secondes plus tôt. Quelque chose clochait… Quelque chose qu’il n’arrivait pas à saisir, ce qui l’agaçait au plus haut point. L’inconnue acheva finalement d’enfoncer le clou lorsqu’elle énonça hautement qu’elle savait qu’il était là, tapis dans l’ombre. Stephane se devait de réagir, et reprit son attitude ténébreuse suintant les ennuis. Il fit un pas en avant, se plaçant dans la lumière d’un réverbère.

J’ai rêvé, ou une vulgaire dealeuse se permet de me donner des ordres ?

Mais qui te dis que je suis une vulgaire dealeuse ?

La jeune femme prononça ces paroles et se retourna pour lui faire face. Elle le détailla du regard. C'était un homme plutôt grand, brun aux yeux bleus. Il avait un charme déstabilisant mais son regard vous glaçait d'un seul coup d'œil. Il paraissait si froid qu'elle sentit un frisson lui parcourir l'échine.
Sa paupière droite frémit, signe d'une douleur atroce. Ce pouvoir, elle tenta de le rejeter, de le repousser, mais comme à chaque fois, son corps ne lui appartenait plus et réagissait tel un aimant, il attirait tous les pouvoirs aux alentours et se les faisait siens... L'homme devant elle devait surement se retrouvait affaibli, il devait posséder encore son pouvoir mais à une puissance moindre.. C'était surement un juste milieu, Alicia possédait son pouvoir à sa force réelle, mais ne savait pas l'utiliser et lui s'en trouvait affaibli, mais le possédait toujours et savait l'utiliser. Finalement, les choses n'étaient pas si mal faites... Et dire que ce magnifique dosage de pouvoir surhumain était l'unique rouage de la machinerie humaine ou plutôt de scientifiques qui avait considéré le corps d'une fillette de 4 ans comme celui d'un rat de laboratoire... Oui, à 4 ans, elle avait servit d'essais génétiques à des hommes. A cette pensée, elle s'en sentit encore révoltée...
Alicia siffla entre ses lèvres :

Désolée, j'ai mieux à faire que de parler...

La jeune femme continua son chemin, elle voulait s'éloigner de plus en plus de lui, fuir son pouvoir qui semblait si puissant et qui l'envahissait à chaque seconde, mais en se retournant, elle ne put empêcher un étrange phénomène de se produire... Une étrange lueur bleutée apparut dans son regard ténébreux...

Le beau brun ne put retenir un ricanement sinistre. Il fit un pas de plus vers elle, se dressant de toute sa hauteur au milieu de cette ruelle sordide et isolée.

Je t’ai vu refiler de l’héroïne y’a même pas cinq minutes, me prends pas pour un idiot, ma jolie. Etrangement ça m’a suffit pour en déduire que tu étais dealeuse. Bizarre hein ?

La jeune femme semblait toujours aux prises d’un mal de tête incontrôlable, certains signes ne trompaient pas, même si elle semblait tout faire pour le dissimuler. Stephane devait admettre que lui non plus n’était plus très vaillant, il se sentait… vidé. Cela faisait des années qu’il ne s’était pas senti si faible de l’intérieur, et cela lui rappela la lointaine époque où, à la découverte de son don énergétique générateur d’explosifs, il ne pouvait tout faire péter sans se vider de toutes ses forces. Il n’en laissa cependant rien paraitre et continua toujours sur sa lancée, jouant encore de son arrogance légendaire.

Ah ouais, comme quoi ? Aller refourguer d’autres sachets de ta merde aux quatre coins de la ville peut-être ? Je te conseille plutôt de rester dans le coin, y’a moyen qu’on s’amuse toi et moi… Enfin, surtout moi.

Nouveau pas en avant. Il la dominait littéralement de toute sa stature, et semblait plus menaçant que jamais. Il n’avait jamais été du genre bodybuilder, bête de muscle et compagnie, mais son étrange charisme, l’autorité naturelle qui émanait de son être et son aura ténébreuse avaient souvent suffit à glacer le sang de ceux qui s’approchaient trop de lui. Soudain, alors qu’elle s’éloignait, les yeux de la jeune femme se mirent à étinceler littéralement. Et, ironie du sort, ce fut le sang de Stephane qui se glaça. Ce bleu électrique scintillant dans ces iris, il ne le connaissait que trop bien. Et pour cause, il lui appartenait. Il ferma un instant les paupières se propulsa alors mentalement vers elle, ce qui constituait sa technique habituelle pour se téléporter. Arrivé à destination, ou du moins pensant se trouver en face de l’inconnue, il lâcha :

Qu’est ce… Putain de merde !

Ce juron, interrompant la salve de question qu’il s’apprêtait à poser, avait une raison simple : Stephane n’était pas parvenu là où il l’aurait dû. Il avait manifestement minimisé la distance qui le séparait de la jeune femme, puisqu’il était encore à deux mètres d’elle. Pourtant, ça ne lui arrivait jamais. Ça, plus cette étrange fatigue, c’était vraiment trop pour être une simple coïncidence. Il se précipita alors sur elle, lui empoignant le bras avec force, et approchant son visage haineux et paniqué de celui de la dealeuse.

Qu’est ce que tu es ? Plus imortant encore, qu’est ce que tu m’as fait ?!

Et alors, me dis pas que t'es un ange toi, on doit tous survivre grâce à quelque chose... Désolée, moi je baigne dans ce domaine là, on fait ce qu'on peut avec ce qu'on a...

La jeune femme lutta contre le mal de tête qui augmentait à chacun de ses pas tandis qu'elle marchait lentement mais surement vers lui... Elle dissimula le tremblement de sa main et prit un visage posé. Il tenait à faire le malin devant elle ? Elle ne le laisserait pas faire. Pour le moment, elle avait un avantage considérable et ce qu'elle n'avait pas prévu c'est qu'il se révélerait aussi... Violent... Non, elle ne l'avait pas prévu, mais pour le moment, elle savait très bien ce qu'il ressentait et ce qu'il endurait au plus profond de lui.
Son pouvoir et les conséquences qu'il impliquait, elle les connaissait bien. Elle savait qu'à ce moment là, l'homme en face d'elle devait se sentir soudainement faible et vidé, sans savoir pourquoi...

Et toi alors ? Tu te sens faible, vidé ? Tu as l'impression que tu perds pied ?

La jeune femme fit une petite moue lorsqu'il dit qu'il y avait de quoi s'amuser elle et lui.

Dans tes rêves...

La jeune femme s'éloigna en ayant involontairement fait briller ses iris d'un bleu éclatant, signe de son appropriation du pouvoir de l'inconnu... Elle ne l'avait pas fait exprès et elle s'éloigna rapidement, mais il la rattrapa, il se propulsa mais manqua son but. La jeune femme comprit instantanément ce qui allait se passer lorsqu'il se redressa et la fixa d'un air menaçant et perdu. Elle commença à courir, mais il la rattrapa et le tira violemment en arrière par le bras.

Je t'ai rien fait, j'y peux rien, lâche moi !

Alicia se débattit et tenta d'échapper à son étreinte. Involontairement, elle se téléporta avec lui à quelques mètres de là. La douleur à la tête se fit soudainement beaucoup plus forte, insupportable même et elle tomba à genoux. Si elle utilisait son pouvoir, la douleur devenait si forte... La jeune femme se releva frémissante et tenta de lui échapper... Ce n'était pas le genre de personne à aimer perdre pied apparamment... Non, probablement que l'inconnu et le doute lui faisaient horreur... Et justement, c'était probablement ce qui faisait de lui une personne dangereuse, très dangereuse...

Alors qu’il était violemment accroché au bras de la jeune femme, celle-ci enfonça le clou de ses plus grandes peurs. Elle était véritablement en train de s’attribuer son don, ce qu’elle prouva en les téléportant tous deux un peu plus loin. Les yeux du mutant s’étaient écarquillés, déformés par cette expérience. Il se sentait vaciller entre hystérie et peur absolue. Serrant ce bras avec toujours plus de violence et de fermeté, il ne lâcha pas prise et au contraire se mit à secouer la mutante avec force, comme un vulgaire poirier, en hurlant :

Rends le moi ! Rends le moi !

Stephane était en panique complète. Que lui arriverait-il si cette inconnue lui prenait son pouvoir ? Que deviendrait-il ? Il en était malade et sentit une terrible vague de nausée monter en lui. Il vivait avec ce pouvoir depuis maintenant 15 longues années, ce qui représentait la moitié de sa vie. Pire que ça, pour lui, sa vie avait véritablement commencé lorsqu’il avait reçu ce don incroyable. C’était ce qui l’avait rendu spécial, et convoité par les Dominions de l’époque. Certes, ce don avait fait de sa vie un enfer pendant un moment, où il avait dû fuir, se cacher… Il l’avait aussi transcendé au point qu’il ne devienne plus qu’un monstre au cœur de pierre. Mais, en définitive, ce pouvoir, c’était tout ce qui lui restait.

Il avait perdu l’amour de sa vie bien des années auparavant, et en même temps qu’Elle il avait perdu ce qui lui restait d’humanité. Il n’avait pas d’amis, pas de famille. Il n’avait que ce pouvoir, cet extraordinaire talent, qui lui avait permis d’acquérir une position dominante dans l’une des plus grandes organisations terroristes du globe. Il ne pouvait pas se le permettre. Il fallait qu’il le récupère. Son souffle se faisait haletant et ses muscles se crispaient de plus en plus tant sa panique était intense. Il continuait de secouer la jeune femme en hurlant toujours plus fort, et se sentait comme un enfant en plein caprice :

Rends le moi ! Il n’est pas à toi ! Tu ne peux pas me le voler ! Rends le moi ! Rends le moi !

Je peux pas... Lâche moi !

Ne voyez-t-il donc pas qu'il allait la tuer ? La jeune femme secoua la tête. Elle n'y pouvait rien, il devait la lâcher, s'éloigner d'elle pour qu'elle lui rende son pouvoir... Ou au contraire, pendant quelques secondes, il devait accepter l'idée qu'elle lui prenne totalement son pouvoir... C'était ce qui s'était passé avec le père de sa fille. Il était évident qu'une fusion avec un autre mutant ne s'était pas faite sans conséquence. Mais Alicia avait compris que si la personne à ses côtés acceptait l'idée de lâcher prise totalement sur son pouvoir pendant quelques secondes, alors la jeune femme pouvait le sonder, se l'approprier et il était alors possible de rester à côté de la personne sans souffrir... Elle ne savait pas comment s'était possible... Elle se débattit et tenta de se dégager de son étreinte... Il commençait à lui faire peur. Elle voyait la haine et la peur dans son regard et il n'y avait rien de plus dangereux qu'un homme qui a peur... La jeune femme le fixa d'un air désespéré et dit d'une voix suppliante :

Non, lâche moi, lâche moi ! Je ne peux pas te le voler ! Je ne peux pas te le rendre ! Lâche moi !

Tandis qu'il la secouait et qu'elle sentait ses poings et toute sa haine contre elle, Alicia sentit alors son corps se contracter, une énergie venue du plus profond d'elle même sembla l'envelopper toute entière. Cette force, elle la sentait dans tout son corps, jusqu'au bout de ses doigts qu'elle agita faiblement... Il continuait de la secouer, mais elle n'était plus là... Elle réalisa au dernier moment l'importance de cette énergie et réalisa qu'elle devint s'en débarrasser... Au dernier moment, son attention se dirigea sur le bâtiment juste à côté d'elle. Au même moment, il explosa avec une violence inouïe, les projetant quelques mètres plus loin. Elle ne réalisa pas qu'elle était responsable de cette explosion, elle, ou plutôt le pouvoir de l'inconnu... Sous la violence du choc, elle tomba dans l'inconscience, redevenant la jeune femme fragile qu'elle était... Tout n'était plus que cendres autour d'eux... Le bâtiment était en flammes, complètement détruits. La rue était maintenant bizarrement calme. Alicia était étendue là, inconsciente... Et pourtant, il n'y avait personne autour d'eux. Personne car personne n'avait envie de savoir ce qu'il venait de se passer dans une des rues les plus mal famées de toute la ville...

La mutante se débattait faiblement, mais l’emprise qu’avec Stephane sur elle ne se relachait pas. Au contraire, il la serrait toujours plus fort, tellement fort que ses articules en blanchissaient. Elle semblait le supplier, elle essaya désespérément de le dissuader, de lui faire retrouver son calme. Mais rien n’y faisait… A vrai dire, le mutant ne l’écoutait même pas, il était dans un état de panique tellement avancé que son esprit n’était verrouillé que sur une idée précise : son pouvoir quittait peu à peu son corps. Il allait redevenir un anonyme, un simple… humain. Cette seule pensée lui donnait envie de vomir. Toutes ces années gaspillées à être quelqu’un, à défier toutes les lois de la physique les plus élémentaires, tout ça ne serait bientôt qu’un vague souvenir… Plutôt crever !
Il s’apprêtait à la gifler lorsqu’il sentit brusquement que quelque chose ne tournait pas rond. Il sentait le corps de la jeune femme s’agiter de lui-même. Et cette couleur bleu électrique qui ne quittait plus ses yeux… Et le beau brun comprit ce qui allait se passer.
Pendant des années, il avait pensé n’être qu’un simple téléporteur. Le jour où il avait découvert qu’il était bien plus que cela, l’énergie qui simmeillait en lui depuis bien des années l’avait brusquement submergé. Il avait cru en mourir, jusqu’à ce qu’il comprenne qu’il n’était pas destiné à la contenir. In extremis, il l’avait évacué… et une dizaine d’hommes avaient été réduits à l’état d’éclaboussures de sang et de bouillies d’organes et d’os.
C’était la fin, elle allait le faire exploser, il en était sûr. Il n’aurait même pas le temps de faire ses adieux à cette vie. Puis il se souvint qu’il n’en avait pas, qu’il ne menait qu’une misérable existence, qu’il n’avait d’autre fonction sur cette terre que de semer la désolation. Pire encore, il se souvint qu’il ne manquerait à personne. Alors il ferma les yeux, et se contenta d’attendre, se disant qu’il saurait enfin ce qu’avaient ressentis ses nombreux ennemis lorsqu’il en venait à bout.
Il y eut alors un flash, suivi bruit assourdissant, littéralement. Alors sourd et aveugle, il sentit le souffle de l’explosion le projeter, et comprit bien rapidement que malgré le chaos ambiant, il n’était pas mort. Du moins, jusqu’à ce qu’un morceau de béton heurte son crane avec violence et qu’il sombre à son tour dans l’inconscience, pendant que le sang s’échappait de ses diverses fractures ouvertes.

L'immeuble explosa, les propulsant tous les deux plusieurs mètres plus loin. Elle sombra dans l'inconscience, et y resta plusieurs heures, à se vider de son sang. Elle finit par se réveiller et sentit une douleur violente dans tout son corps. Elle toussa, crachant du sang et comprit qu'elle devait d'urgence aller à l'hôpital. Elle se releva, hésitante, faible, et regarda autour d'elle. Elle ne vit personne et l'hôpital le plus proche était à plusieurs kilomètres. Elle fit quelques pas et retomba à genoux, elle ne se sentait pas de chercher de l'aide, mais si elle restait là, elle allait mourir et elle laisserait sa petite fille dans ce bas monde, seule. Cette seule pensée la révolta. A ce moment-là, elle entendit un gémissement et vit l'inconnu, là, à deux pas d'elle. Il était inconscient, mais se réveillait peu à peu. La jeune femme eut une idée, elle ne pouvait pas se téléporter sans lui. La seule solution était de le téléporter avec elle.. Mais survivrait-elle à ce voyage ? Se téléporter signifiait utiliser un pouvoir qu'elle ne connaissait pas et utilisait une grande force qu'à ce moment là, elle n'avait pas. Pourtant, c'était sa seule chance. La jeune femme s'approcha de lui au prix d'effort intense. Tout son corps semblait souffrir, se tendre, saigner. Elle prit la main de l'inconnu et pensa à l'hôpital le plus proche qu'elle connaissait. Tout d'abord, rien ne se passa, puis, elle sentit une curieuse force venu d'à l'intérieur d'elle. Il bougea, commença à se réveiller et à ce moment-là, ils disparurent pour réapparaitre sur le perron même de l'hôpital. La jeune femme regarda autour d'elle, il n'y avait personne. C'était le milieu de la nuit, espérons qu'il n'y aurait pas de caméra de surveillance qui les aurait vu.. D'une voix faible, elle cria :

Il y a quelqu'un ? Aidez-nous, s'il vous plait..

Elle tenait encore la main de l'inconnu dans la sienne quand elle se sentit tomber, comme si elle avait peur de le lâcher et de perdre pied. Son pouvoir semblait lui donner de la force, celle de ne pas sombrer dans l'inconscience. Il lui procurait de l'énergie et l'aidait à rester en vie. Elle tenta de tenir le coup, mais vacilla et s'écroula dans l'escalier. Elle sombra de nouveau dans l'inconscience. Quelques minutes plus tard, des bruits de pas, des médecins sortirent en urgence de l'hôpital pour les prendre en charge. Elle ne les sentit pas la porter sur une civière et la conduire à l'intérieur. Non, son état était maintenant critique, elle était loin, dans l'inconscience..

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